Déguerpissements sauvages à Yaoundé...

Publié le par Joel Didier ENGO

"Après le déguerpissement: Une dame de 92 ans meurt de froid à Ntaba..."

Que voulez-vous, le "baron Haussmann" d'ongola a décidé de faire déguerpir par tous les moyens, les plus vulnérables et les pauvres de son Yaoundé haussmannien...

Notre "baron Haussmann for Ngola" nous dira certainement que tel est le prix à payer pour ériger des boulevards et des immeubles haussmanniens à ongola. Sauf que ce prix à payer semble particulièrement élévé, notamment en perte de vies humaines...

Alors, derrière notre "Haussmann for Ngola" ne sommeillerait-il pas davantage un "Génie des carpates" tropical , qui souhaite raser le vieux Yaoundé afin de bâtir de vastes avenues et monuments à la seule gloire de nos Elena et Nicolae CEAUCESCU d'Etoudi???

Nous aimerions savoir....

Après le déguerpissement: Une dame de 92 ans meurt de froid à Ntaba



Assis sur des chaises en rotin sous des vieilles tôles, les membres de la famille de la défunte Pauline Ndoh sont affligés. Leur maman vient de décéder.
 
YAOUNDE - 6 AOUT 2008 : «Maman est morte à 5h du matin. Depuis la démolition de notre maison, elle se plaint d’avoir trop froid. Nous avons transporté son corps à la morgue de l’Hôpital Jamot à 10h», explique Samuel Bapes, fils de la défunte. Il ajoute : « C’est vrai que tout le monde va mourir. Mais, pas dans les circonstances pareilles ».


Selon ce dernier, sa maman a résidé au quartier Ntaba à Yaoundé depuis 35 ans. Elle n’était pas malade. Elle aurait même participé à la marche de protestation organisée dans la matinée du lundi 4 août par les femmes déguerpies de Ntaba. L’événement s’est tenu au ministère des Affaires sociales. « Nous avons allumé le feu de bois, en guise de lumière, comme chaque soir depuis l’avènement des casses. Elle a commencé à crier le froid vers 20h en disant que le gouvernement lui a imposé les nuits à la belle étoile. C’est sa dernière parole avant de passer de vie à trépas », révèle Germaine Ndoh, sa fille. Pour les membres de la famille, son inhumation pose problème actuellement. Car, « on n’a pas de moyens pour transporter le corps à Ndom [dans la Sanaga maritime, ndlr] notre village. J’espère que le délégué qui casse les maisons pourra nous donner un cercueil », lance Samuel Bapes.



La défunte, âgée de 92 ans, était mère de deux enfants et de nombreux petits-fils. Sa maison démolie le 29 juillet dernier dans le cadre l’assainissement de la ville de Yaoundé par la communauté urbaine, est un don de son frère aîné qui, lui, réside au quartier Melen de Yaoundé.


© Carolle DIFFO, Le Messager

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article