Cameroun: un pays qui ne sait plus rendre un hommage mérité à ses morts est un pays qui se meurt

Publié le par Joel Didier ENGO


Les différentes réactions haineuses au décès de monsieur Booto à Ngon déshonorent davantage leurs auteurs.

En effet, lorsqu'un homme, fils de paysan, meurt après avoir marqué de son empreinte la marche de son pays, notamment comme directeur des impôts depuis 1972, Ministre des finances et administrateur de nombreuses sociétés d'Etat.... de surcroît, qu'il nous quitte en clamant son innocence; la moindre des décences consiste à respecter sa mémoire et le deuil qui s'abat sur ses proches.

A force de réclamer à tort et à travers des milliards à des hommes de valeur, qui ont contribué par leur savoir-faire à ériger le Cameroun au rang de pays à revenu intermédiaire avant l'arrivée à la présidence de la République de Paul BIYA le 06 novembre 1982, certains compatriotes camerounais sont devenus des vautours qui se précipitent sur leurs carcasses, à défaut d'avoir eux-mêmes fait quoi que ce soit pour leur pays.

Un peuple qui ne sait plus rendre hommage à ses morts est un peuple qui se meurt.

Quelle désolation!!!


Cameroun : André Booto à Ngon meurt le jour de l’anniversaire de Paul Biya

Booto à Ngon : camer.beC’est une nouvelle qui ne va pas nécessairement réjouir Paul Biya. Le chef de l’Etat camerounais fête en effet ses 76 ans ce jour. Ancien ministre, Booto à Ngon s’est précisément éteint dans la nuit du 12 au 13 février à l’hôpital général de Yaoundé. D’après une information de source proche de sa famille, la santé de l’ancien PCA du Crédit Foncier du Cameroun était chancelante. Ses proches avaient récemment tenté une évacuation sanitaire vers la France sans succès ; le pouvoir en place soupçonnant une tentative d’évasion de Booto à Ngon.


Booto à ngon avait été reconnu coupable de détournement de deniers publics du temps de sa gestion du Crédit Foncier, une banque à capitaux d’Etat pour l’essentiel. L’infortuné avait été condamné à une peine de prison record de 40 ans. Le défunt avait été interpellé par les éléments de la gendarmerie dans sa résidence privée de Bafia le 18 juillet 2008. Il avait été écroué à Nkondengui où il partageait les geôles du quartier 11 avec un certain Pierre Désiré Engo.


Pour rappel, l’accusé Booto à Ngon avait été condamné par contumace (c'est-à-dire en son absence à l’audience) le 12 juillet 2008. Il n’avait donc pas pu faire l’objet d’une interpellation à l’audience du tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé. Il était accusé d’avoir pillé la somme de six milliards et demi de francs Cfa. Après presque deux années de procès, aucun de ses biens n’avait été saisi jusqu’à son arrestation.


André Booto à Ngon était âgé de 71 ans. Il fut nommé directeur des impôts par Amadou Ahidjo  en 1972. Il quitta ce poste en 1986. Il est passé par plusieurs entreprises d’Etat notamment la Sonara, la Snh et la Scdp. Il fut tour à tour ministre des

finances et de la fonction publique dans les années 90. Il avait été ensuite nommé PCA du crédit foncier en 1999, institution financière qu’il quitta en 2005. 2006 fut l’année du début de ses démêlés judiciaires.


Jusqu’à sa mort, il a toujours clamé son innocence dans l’affaire du détournement qui pesait sur sa gestion faite à la tête du crédit foncier. Nous y reviendrons

© Camer.be : Hermann Oswald G’nowa
Paru le 13-02-2009 15:26:35
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