Quand le Cameroun du tyran BIYA reçoit le Messie…FILLON
L’on croirait presque, en lisant le titre de l'article du Figaro (1), que l'Afrique, et plus spéciquement le Cameroun, attendent un Messie du nom de…François FILLON qui vient à lui seul "Sécuriser le golfe de Guinée".Rien que ça!!!
On en oublierait presque que depuis 27 longues années, la tyrannie de Paul BIYA tient essentiellement grâce au soutien indéfectible de Paris et de TOTAL. Et qu'il ne se passe véritablement plus grand chose depuis le 06 Novembre 1982 dans ce pays autrefois puissance émergente d'Afrique, en dehors bien entendu des remaniements ministériels, des purges carcérales des postulants à la Présidence de la République, des interminables “courts séjours” du vieux tyran en Suisse, et des frasques hollywoodiennes de sa jeune épouse Chantal BIYA.
Alors, "Sécuriser le Golf de Guinée", à quelle fin Monsieur FILLON??? pour maintenir à vie Paul BIYA au pouvoir au Cameroun et assurer ainsi la pérennité des "intérêts" des Bolloré, Lafarge et autre Total dans cette partie du monde...
Bref, votre tournée africaine souligne une contradiction flagrante de la politique française en Afrique, une de plus…
Car au moment même où le Gouvernement français durcit la traque aux immigrés clandestins en France, notamment ceux venus d'Afrique, il est important que les français sachent que «l’Homme Camerounais» qui parvient à rentrer illégalement dans l’Hexagone, souvent au péril de sa vie, le fait essentiellement pour échapper aux effets inhumains, dégradant, et parfois mortels occasionnés par l’indéfectible soutien de la France officielle à la dictature implacable de Paul BIYA depuis le 06 Novembre 1982.
Alors, Monsieur Le Premier Ministre Fillon
Libre à vous de perpétuer, au nom de sombres intérêts égoïstes, cette vieille collaboration déshumanisante de la politique française en Afrique, consistant à lutter légitimement contre l’immigration irrégulière en France, à brandir le co-développement en échange, tout en soutenant sur le plan politique les dictatures les plus sanguinaires et crapuleuses de ce continent.
Mais ne perdez jamais de vue que la grande masse des femmes et des hommes d’Afrique, les millions de jeunes diplômés en âge de travailler, de voter, de gouverner, notamment au Cameroun…vous observent depuis des décennies; et acceptent de moins en moins le bal des hypocrites de la Françafrique.
A l’instar de l’Homme de France, l’Homme du Cameroun aspire lui-aussi à maîtriser pleinement sinon entièrement son destin, celui de son pays, mais aussi et surtout la relation privilégiée dite exceptionnelle que la France de Nicolas Sarkozy entretient avec le Cameroun de Paul BIYA.
Sous la férule de votre tyran d’ami, permettez-nous de douter que vous lui en laissiez l’opportunité.
Joël Didier Engo
1- http://www.lefigaro.fr/international/2009/05/21/01003-20090521ARTFIG00009-fillon-debute-sa-premiere-tournee-africaine-.php
Le premier ministre a entamé, mercredi au Cameroun, une visite de quatre jours qui va se poursuivre au Nigeria.
Premiers pas de François Fillon en Afrique subsaharienne. Deux ans après sa nomination à Matignon, voilà donc le premier ministre qui passe son week-end de l'Ascension entre le Cameroun, partenaire traditionnel de la France, et le Nigeria, géant anglophone et pétrolier d'Afrique de l'Ouest. «Au Cameroun, nous consolidons nos relations ; au Nigeria, nous établissons les bases», résume un conseiller diplomatique.
Pour ses débuts en «Françafrique», le premier ministre a donc choisi le Cameroun. Arrivé mercredi en fin d'après-midi, François Fillon était l'invité d'honneur de la fête nationale camerounaise lors d'une garden-party de 7 000 personnes donnée au palais présidentiel par Paul Biya, qui dirige le pays depuis 1982. Le président camerounais, qui viendra en visite officielle à Paris en juillet prochain, aurait beaucoup insisté auprès de l'Élysée pour obtenir cette visite. Le chef du gouvernement séjournera deux jours à Yaoundé.
Mettant ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy, François Fillon vient défendre l'idée d'une «refondation» des relations entre Paris et le continent. La «rupture» prônée par le chef de l'État mais aussi son style ne passent pas forcément bien dans les ex-colonies. Dans une interview accordée à un quotidien camerounais, le premier ministre admet ainsi un «déficit d'image» de la France dans ce pays. Manière pudique de dire que les jeunes Africains ne voient pas d'un bon œil la réorientation de la politique africaine de la France. À Yaoundé, Fillon veut donc rassurer ses interlocuteurs. Il doit signer notamment jeudi un accord de défense, dit de «nouvelle génération». La révision des accords de défense qui lient Paris à certaines de ses ex-colonies avait été annoncée par Nicolas Sarkozy il y a un an au Cap.
Au Nigeria, où le premier ministre arrivera vendredi, la visite est inédite. À Abuja, le premier ministre sera reçu successivement par le vice-président nigérian, Goodluck Jonathan, et par le président, Umaru Yar'Adua. Trois accords seront signés dont l'un porte sur la coopération judiciaire et un autre permet à la France de mener un «audit» de la marine nigériane. L'objectif étant d'améliorer la sécurité dans le golfe de Guinée, une zone théâtre d'actes de piraterie.
Samedi, il se rendra dans le delta du Niger, cœur pétrolier du pays, en proie à des violences de la part du Mend (Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger) à l'origine d'enlèvements de travailleurs étrangers. Accompagné du PDG de Total, Christophe de Margerie, François Fillon visitera une plate-forme pétrolière du groupe français. Il entend, insiste-t-on à Matignon, «valoriser» les entreprises françaises qui réussissent à l'étranger.
Plus globalement, Paris fonde de gros espoir sur le Nigeria, pays «au potentiel formidable». Un conseiller résume ainsi l'enjeu : «Le Nigeria a l'ambition d'être dans vingt ans parmi les pays les plus riches.»