Ses camarades de promotion, en service notamment dans une grande entreprise de presse de la place, peuvent se montrer surpris. Etienne Mbeka Nko’o, temporaire à la direction générale des impôts et titulaire d’un Brevet de technicien supérieur en photographie et audiovisuel, a vu son nom cité dans la liste des 777 cas de présentation "de faux diplômes avérés", dans le cadre de l’opération de contractualisation des ex-temporaires de la Fonction publique. L’incriminé ne cache pas qu’il est un peu tombé des nues. « Nous avons appris qu’il y avait une liste de personnes convoquées, à qui il était donné la possibilité d’apporter les preuves de l’authenticité de leurs diplômes. Pour nous, on a juste vu nos noms apparaître sur cette liste », explique-t-il au reporter de CT.
L’explication, selon Mbeka Nko’o, pourrait se situer au niveau de la date affichée sur la liste comme étant celle de l’obtention de son BTS, le 6 février 1997. « En réalité c’est la date où a été délivrée mon attestation. Mais le BTS lui-même, je l’ai obtenu à la session de 1996. Il est donc évident que s’ils ont plutôt recherché mon nom en 1997, ils ne pouvaient pas le trouver », suppute-t-il. Un autre « blacklisté », en service à la présidence de la République, porte les mêmes revendications, évoquant l’atteinte à son honneur que fait porter sur lui cette accusation d’usage de faux. Si après plusieurs recoupements ici et là il reste difficile de savoir le nombre exact de cas pouvant ainsi se prévaloir d’erreurs dans la publication de cette liste de faux diplômes, il n’en reste pas moins que de nombreuses réactions fusent depuis la parution du document.
Un collectif de ces ex-temporaires qui se disent victimes d’erreurs, s’est d’ailleurs formé afin d’intenter des recours pour réparation. Me Onambele, avocat qui a été sollicité par ces personnels pour conduire les démarches, affirme avoir reçu cinq manifestations officielles, mais plusieurs coups de fils de personnes se déclarant dans la même situation. Cependant, l’idée initiale d’intenter une action en justice contre l’Etat pour diffamation et atteinte à l’honneur, serait en train de prendre un coup au fur et à mesure que et à mesure des informations complémentaires tombent quant aux contours de l’opération. Au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), on reconnaît que plusieurs requêtes ont été déposées dans ce sens. En fonction des suites qui seront accordées à chacune d’elles, la porte n’est pas fermée à la reconsidération, voire à la réhabilitation de certains cas, ainsi que le prévoit la loi. Mais toutefois, les services compétents certifient que les cas d’erreurs s’il y en a, restent marginaux, et que la détermination à mener à terme cette opération d’assainissement demeure. Les procédures de vérifications des diplômes se poursuivent d’ailleurs, avec encore quelques 4000 cas à éplucher. Ce n’est qu’au terme de cette campagne que la phase de contractualisation pourra être achevée