"La mangecratie" camerounaise

Publié le par Joel Didier ENGO

La mangecratie
(Le Messager 07/12/2006)

Il ne tombera pas seul. Poursuivi pour des détournements de deniers publics évalués à près de 29 milliards de francs Cfa, en quatre ans, le baobab Gérard Ondo Ndong veut entraîner quelques bananiers dans sa chute. Le baron de la Vallée du Ntem ne comprend pas au nom de quelle raison d’Etat, il devrait être la victime sacrificielle d’un système général de prévarication. Alors, tant qu’à faire, il mouillera tous ceux qui méritent de l’être.

A commencer par les membres du Conseil d’administration du Feicom. Ils l’ont bien aidé à piller cet établissement public dont ils étaient chargés de garantir la bonne gestion. Bien que les textes régissant le fonctionnement du Feicom disent clairement que les fonctions de membre du conseil d’administration sont gratuites, ces membres n’ont pas pu s’empêcher de s’octroyer de costauds émoluments : 375 000 Fcfa par mois et par administrateur, un million de francs par membre et par cession du conseil d’administration. Emoluments auxquels venaient s’ajouter de temps à autre, les largesses légendaires du Dg qui, un jour, offrit une prime spéciale de 12 millions de francs à deux administrateurs nouvellement nommés au gouvernement, afin que “ le Feicom participe aux réjouissances ”.

Ces largesses allaient au-delà du conseil d’administration. Bien au-delà. Membres du gouvernement comme membres du parti, artistes comme sportifs, venaient s’abreuver à cette source à millions dont la mission est tout de même d’aider les communes camerounaises à financer leurs travaux. Alors que les villes du pays croulent sous de montagnes d’immondices, avec des routes défoncées, le Feicom d’Ondo Ndong finançait des aides et des missions fictives. Et, quand il lui arrivait de s’occuper des problèmes des communes, charité bien ordonnée commençant toujours par soi-même, il finançait en priorité Ambam, la ville natale du Dg et Mvomeka’a, le village du prince. Ambam a ainsi reçu des financements pour 27 projets dont le montant cumulé représente 27 fois la valeur cumulée des financements accordés aux 20 dernières communes financées, dont la plupart ont pourtant une population supérieure à celle de la petite ville d’Ambam.

Depuis lundi, les feuilles de choix de la place font leurs choux gras de ce déballage en justice. On ne peut pas mieux se donner bonne conscience. Rien de ce qui se dit au Tribunal de grande instance du Mfoundi n’est vraiment nouveau. La gabegie de Gérard Ondo Ndong au Feicom, comme celle de Gervais Mendo Ze à la Crtv, était visible, publique et connue de tous. Mais, elle n’eut presque jamais la moindre place dans les médias nationaux, ceux de l’Etat, comme ceux à capitaux privés. Et pour cause, Gérard Ondo Ndong parlait bien à ceux qui font et défont l’opinion. Il savait les “ mettre en mouvement ”, comme on dit dans le milieu. Dans certaines rédactions, on se battait même pour être de la caravane d’Ondo Ndong. Tout gratte-papier qui rendait visite au Baron de la Vallée, en repartait les poches pleines d’anciens mambas verts. C’est connu, la bouche qui mange ne parle pas, et celle qui parle ne mange plus.

Demain, si les Alphonse Siyam Siwé, Gilles Roger Belinga et autres, devaient briser la loi du milieu qui est tout de même celle du silence, on devrait s’attendre à en entendre encore de bien bonnes. Car, aucune société d’Etat, ni aucun ministère, n’échappe à ce système qu’il conviendrait de baptiser ‘’mangecratie’’. Un système où la nomination est avant tout une invitation à s’attabler, et où les victoires du parti, donc, la survie du régime, recommandent que chaque invité partage avec son village, la part du gâteau national qui lui est attribué.

Le régime va-t-il alors se faire hara-kiri ? Il faut bien croire que non. De son vivant, le régime n’acceptera pas son procès. Il se contentera de manger quelques-uns de ses enfants pour ne pas mourir. Il veillera à ce que le déballage et les dérapages du Tgi du Mfoundi ne se contaminent pas à d’autres. “ Le patron a contre chacun de nous un dossier personnel ”, confiait un jour, un gestionnaire public. La justice se contentera donc d’insister sur ces dossiers personnels pour ne pas ouvrir de boîtes à pandores. Comme il y eut l’affaire Engo et non le procès de la gestion de la Cnps, il y aura une affaire Siyam, et non le procès de la gestion du Port autonome de Douala ; l’affaire Belinga, et non le procès de la gestion de la Sic. Et tant pis pour le bon petit peuple qui pense que ces gestionnaires publics sont sanctionnés pour leur mauvaise gestion. Le Cameroun, comme le disait Mgr Jean Zoa, est aujourd’hui dans la situation d’un homme qui est tombé entre les mains des bandits. Ils vont le dépouiller jusqu’au dernier sou.

Toutes ces affaires de milliards dilapidés ou détournés, achèvent de convaincre que ce pays n’est pas aussi démuni qu’on l’a fait croire. Il y a de l’argent, mais il est l’affaire d’une petite privilégiature. Jean Zoa disait aussi que s’il n’y a pas d’argent, il faudrait qu’il n’y en ait pas pour tous, il s’il y en a, il faudrait qu’il y en ait pour tous. Ce n’est hélas pas le cas.

Le blogueur

Le messager
Le 07-12-2006

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Trouvé sur le net: http://cameroun21.com/fr/newsforums.php?seite=0&nid=20754

[24.01.2006 | 08:49] V. Moni []

Chers compatriotes

Le régime au pouvoir à Yaoundé doit passer aux actes.

Le pouvoir en place connaît tous les corrompus, les corrupteurs, et les détourneurs de fonds publics. Je vais en citer trois avec des indices vérifiables.

Louis Paul MOTAZE (Directeur Général), Lysette NGATCHOU (Directeur Général Adjoint) et ETEKI Rose (Agent Comptable) pillent depuis 5 ans la CNPS au vu et au su de tout le monde. Allez seulement voir le parc immobilier que chacun des trois a pu soffrir au Cameroun (sans compter les acquisitions à lEtranger):

- MOTAZE à Sangmélima et à Yaoundé (Bastos). Celui-cia repris ses travaux après avoir démoli un chantier qui lui avait déjà pris au bas mot 200 millions. Ce chantier était en cours au même moment que son château de Sangmélima qui lui a coûté au minimum 300 millions.

- NGATCHOU à Yaoundé Omnisport. Elle a construit en moins de 10 mois, sur les fonds de la CNPS, un château qui émerveille tout le monde qui passe derrière le stade. Et ce, après avoir refusé daller habiter la résidence de fonction réservée aux DGA de la CNPS, résidence jugée non conforme à ses exigences

- ETEKI à Douala Bonapriso. Sa résidence a impressionné le DG au point où celui-ci a démolit son immeuble en construction pour ladapter au luxe insolent de limmeuble de son Agent Comptable. Passez à Douala, voir cet immeuble et vous comprendrez doù vient la crise au Cameroun.

Quelle preuve voulez-vous encore contre ces gens qui sont arrivés pauvres à la CNPS et qui aujourdhui passent au moins 1 semaine sur 4 tous les mois en Europe.

Engo, Mouchipou et Edzoa ne sont pas les seuls. Ils ne sont pas pires que les trois sus-cités qui pillent à ciel ouvert une institution dont ils se vantent par ailleurs de redresser.

Quelle crédibilité accorder à la lutte contre le détournement des deniers publics avec ces gens là aux affaires ? Il faut passer aux actes. Nous sommes fatugués de discours.

Publié dans chezjoeldidier

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